Spécial ringard...
Quand j'ai ouvert les volets, je me suis demandée
comment parler une fois de plus du temps qu'il fait....
Pas facile de renouveler le genre...
Tout le monde s'en sert, du temps qu'il fait,
pour éviter de dire trop de sa vie,
pour meubler les silences,
pour décourager les curiosités,
pour protéger ses secrets...
Alors on se creuse la tête,
on convoque ses souvenirs,
ses références personnelles,
on vagabonde un moment dans son esprit...
L'idée m'est d'abord venue d'évoquer
le vague souvenir que j'ai
du soleil du 8 Mai 1945...
J'ai toujours pensé que ce jour était un jour de grand soleil...
Il me semble me revoir du haut de mes cinq ans,
dévalant les escaliers à toute vitesse
pour aller voir défiler les maquisards
accroupis sur leurs jeeps,
agitant des drapeaux tricolores....
Et puis je me suis dit
que cela avait tant et tant de fois été raconté...
C'aurait été beaucoup plus savoureux de raconter
le repas d'hier si pittoresque,
avec Pascale et Mina,
toutes fenêtres ouvertes sur le jardin,
mais là nous touchons à des sphères trop personnelles,
trop subtiles, trop délicates à décrire pour une plume grossière...
J'ai finalement choisi la bonne humeur
bien rassurante, allez, convenons en,
un tantinet vulgaire,
d'Annie Cordy,
avec cette version du Pont de la Rivière Kwaï
que nous avons tous braillée à pleins poumons
-mes cousins Maurice et Paul la sifflaient,
mon petit frère Jeannot n'y arrivait pas-
dans les années 50, un dimanche de printemps,
en descendant à Coise, avec le panier du dîner,
et que nous reprenons tous aujourd'hui
derrière nos ordinateurs en fête!
Un, deux, trois, allez les choeurs!:
"Hello, le soleil brille, brille, brille!"...
Quoi? J'en vois qui ne sifflent pas?!